Récital du 26 novembre 2023

Récital du 26 novembre 2023

Récital du 26 novembre 2023

Correspondances

Poèmes de Charles Baudelaire

Marie Lys, soprano · Jean-Paul Pruna, piano
Présentation des œuvres par Richard Cole

Palais de l’Athénée, salle des Abeilles · 2, rue de l’Athénée · 1205 Genève

Programme

Chausson — Sauguet — Vierne — Cras — Chabrier — Debussy

Documents

Programme
Textes
Présentation des œuvres

Médias

L’interview de Benoît Capt dans l’émission Cité Culture sur Radio Cité Genève

« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

— Charles Baudelaire, Correspondances, 1857.

Rares sont les compositeurs qui se sont mesurés à la poésie de Charles Baudelaire, tant la figure immense du poète maudit et sa langue déjà si opulente et évocatrice semblent constituer un monument impénétrable à sa mise en musique. L’auteur des Fleurs du Mal occupe une place historique similaire à Richard Wagner en ceci que les artistes des générations futures devront se positionner en fonction de ces figures tutélaires. Wagner à qui Baudelaire écrit d’ailleurs: « Je vous dois la plus grande jouissance musicale que j’aie jamais éprouvé. J’ai senti toute la majesté d’une vie plus large que la nôtre ». On ne pourrait dire mieux des mélodies proposées dans ce récital, qui méritent toute leur place au panthéon du répertoire.

Parmi ces compositeurs: Debussy, qui entretient une relation ambiguë avec Wagner, comme en témoignent ces Cinq poèmes de Charles Baudelaire, encore tout imprégnés du poison tristanesque, raison de l’insuccès de ce cycle somptueux dans un milieu musical français qui rejette alors tout germanisme.

Plus tard Jean Cras, élève d’Henri Duparc, mettra en musique le sonnet fondateur Correspondances qui jette les bases de la poétique Baudelairienne et donne son titre à ce récital. Les correspondances Baudelairiennes sont une synesthésie où les sens se répondent et où le réel rencontre le mystique, l’horreur côtoie l’extase, le Spleen l’Ideal.

Ce récital propose donc un panorama musical du monde Baudelairien, où la figure du poète maudit s’incarne tantôt en Albatros (Chausson), en Chat (Sauguet), en Hibou (Vierne). On y retrouve les Paradis Artificiels qui nous permettent d’échapper au Spleen tout en l’entretenant comme une plaie ouverte: l’Erotisme (Le jet d’eau) l’Opium (Recueillement), le Rêve (L’invitation au voyage), la Beauté (Réversibilité), la Mort (La cloche fêlée).

Marie Lys et Jean-Paul Pruna nous invitent à un voyage « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau. »

Photos

© David Fraternali

Biographies

bio Marie Lys

Marie Lys

Marie Lys

Lauréate des Premiers Prix au Concours d’opéra baroque Cesti 2018 et au Concours de belcanto Vincenzo Bellini 2017, ainsi que des Prix du Public au Concours de chant de Toulouse 2019 et au Concours Handel de Londres 2016, la soprano Marie Lys a collaboré avec des artistes de renom tels que Ottavio Dantone, Christophe Rousset, Emmanuelle Haïm, Fabio Biondi, Diego Fasolis, Dmitry Sinkovsky, Gianluca Capuano, Maxim Emelyanychev, Alessandro de Marchi, Michel Corboz and Laurence Cummings.

Elle s’est notamment produite au Wigmore Hall, au Buckingham Palace et au Kings Palace de Londres, à l’Auditorio Nacional de Música à Madrid, à la Sociedad Filarmónica de Bilbao, au Centro Cultural de Belém à Lisbonne, à la Casa da Música de Port et au Tokyo International Forum. Elle a chanté avec des orchestres tels que Les Talens Lyriques, Sinfonia Varsovia, The English Concert, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, les Cameristi della Scala et Les Musiciens du Prince-Monaco. Tout récemment, Marie a remplacé au pied levé Cecilia Bartoli dans le rôle-titre d’Alcina de Handel au Maggio Musicale Fiorentino.

Elle a interprété les rôles d’Adelaide (Lotario) au Festival Handel de Göttingen et au Bern Konzert Theater, Dorinda (Orlando) au Festival Castell de Peralada, Dalinda (Ariodante) au Festival Handel de Londres, Galatea (Acis and Galatea) à l’Opéra de Massy, Lisa (La Sonnambula), Adele (Die Fledermaus) et Amour (Orphée et Eurydice) à l’Opéra de Lausanne, Cleopatra (Giulio Cesare) à Bury Court Opera, Servilia (La Clemenza di Tito), Yniold (Pelléas et Mélisande) et Clorinda (La Cenerentola) au Grand Théâtre de Genève.

Après un Bachelor en musique à la Haute Ecole de Musique de Lausanne avec un Prix pour le meilleur récital, Marie Lys a étudié au Royal College of Music de Londres où elle a obtenu son Master avec Distinction en 2014, puis un Diplôme d’Artiste en Opéra en 2016. Elle a remporté deux fois le Concours de chant du Pour-cent culturel Migros dont elle a reçu le soutien, ainsi que celui des Fondations Leenaards, Dénéréaz, Colette Mosetti et Friedl Wald, du Drake Calleja Trust, du Josephine Baker Trust et de la Fondation Samling. En 2015, elle a remporté le Premier Prix au concours Göttinger Reihe Historischer Musik avec l’ensemblee Abchordis, qu’elle a co-fondé en 2011. Leurs deux enregistrements, Stabat Mater et Dies Irae, ont été publiés par Sony DHM.

Pour Naïve, Marie a enregistré l’opéra inédit de Vivaldi Argippo sous la baguette de Fabio Biondi avec Europa Galante. Toujours avec Maestro Biondi, elle chante Bellezza dans le Trionfo del Tempo e del Disinganno de Handel à Granada, ainsi que le rôle-titre dans Betly de Donizetti pour le festival Chopin et son Europe à Varsovie. Ses engagements récents incluent Morgana dans Alcina, Sophie dans Werther et Cunegonde dans Candide à l’Opéra de Lausanne, un programme « Stabat Mater » avec Christophe Rousset et Les Talens Lyriques en Norvège et en Allemagne, Messiah de Handel avec Franco Fagioli au Château de Versailles, Il Tamerlano de Vivaldi dans une tournée italienne avec Ottavio Dantone, Il Giustino de Vivaldi avec Andrea Marcon, Thésée de Lully avec Christophe Rousset et un concert avec Leonardo García Alarcón à l’Auditorium de Radio France. Avec son ensemble Abchordis, elle présente également un nouveau programme d’airs d’opéras baroques inédits dont un enregistrement, “Amate Stelle”, est paru en janvier 2023 chez Glossa.

Lauréate des Premiers Prix au Concours d’opéra baroque Cesti 2018 et au Concours de belcanto Vincenzo Bellini 2017,  la soprano Marie Lys s’est fait remarquer fin 2022 lors de son remplacement au pied levé de Cecilia Bartoli dans le rôle-titre d’Alcina de Haendel – mis en scène par Damiano Michieletto – au Maggio Musicale Fiorentino.

2023 a vu la sortie de son premier album solo Amate Stelle réunissant des airs d’opéras baroques inédits écrits pour Anna Maria Strada qu’elle a enregistrés avec son propre Ensemble Abchordis pour le label Glossa.

La saison 2023/2024 voit également Marie Lys prendre part à une nouvelle production de Cublai, Gran Khan dei Tartari (Alzima) de Salieri, sous la direction de Christophe Rousset au Theater an der Wien. Elle retrouvera Christophe Rousset pour L’Olimpiade (Argene) de Cimarosa au Theater an der Wien et à l’Opéra Royal de Versailles, où elle chantera également La Folie (Platée de Rameau) avec Valentin Tournet.

Marie a remporté deux fois le Concours de chant du Pour-cent culturel Migros dont elle a reçu le soutien, ainsi que celui des Fondations Leenaards, Dénéréaz, Colette Mosetti et Friedl Wald, du Drake Calleja Trust, du Josephine Baker Trust et de la Fondation Samling.

bio Jean-Paul Pruna

Jean-Paul Pruna

Jean-Paul Pruna

Le pianiste français Jean-Paul Pruna est chef-de-chant principal du Grand Théâtre de Genève où il travaille depuis 2019 avec des chanteurs, chefs d’orchestre et metteurs en scène de renommée internationale. Il était auparavant Jeune Artiste de la Royal Opera House de Londres avant d’être engagé comme pianiste pour quatre saisons à la Deutsche Oper de Berlin. Il effectue sa formation au Conservatoire de Paris ainsi qu’à la Guildhall School of Music and Drama de Londres.

Il accompagne régulièrement chanteuses et chanteurs sur de grandes scènes telles que le Barbican, King’s Place ou le Wigmore Hall et donne des récitals en France, Espagne, Hollande Suisse et Afrique du Sud. Jean-Paul collabore à de nombreuses productions pour des compagnies prestigieuses comme la Salzburger Festspiele, le Festival d’Aix-en-Provence, le Liceu de Barcelone et le festival de Glyndebourne.

Passionné par la transmission, Jean-Paul est régulièrement invité comme coach vocal pour l’Opera Studio de la Royal Opera House, la Formation Royaumont, l’Academy of French Song and Opera, l’Opera Studio de Cape Town et la Samling Academy de Newcastle.

Plus récemment, Jean-Paul a remplacé au pied levé l’OSR pour deux représentations des Pêcheurs de Perles au Grand Théâtre de Genève, une performance saluée par le public et la critique.

bio Richard Cole

Richard Cole

Richard Cole

Licencié en musicologie de l’Université de Genève, Richard Cole est auteur de La vie musicale au Grand Théâtre de Genève entre 1879 et 1918, publié aux éditions Université/Conservatoire de Musique. À part les présentations de répertoire qu’il donne régulièrement à l’intention des abonnés ou des Amis de l’OSR, il est sollicité pour des conférences sur une grande variété de sujets musicologiques : « La génération perdue : Les compositeurs « dégénérés » du Troisième Reich », « Misia, reine de Paris : Le mécénat extraordinaire de Misia Sert », ou « Tremblement de terre : La genèse et la création mouvementées du Sacre du printemps. »

Richard Cole est également chanteur. Il a reçu son certificat de chant dans la classe de Rachel Székely au Conservatoire Populaire de Musique de Genève. En tant que membre des chœurs complémentaires du Grand Théâtre de Genève, il a participé à de nombreux spectacles depuis la Saison 1994-1995. Avec l’ensemble Genevox, il a chanté plusieurs rôles mozartiens ainsi que Érasme dans la création mondiale du Procès de Michel Servet, opéra de Shauna Beesley. De la même compositrice, il a créé Lest We Forget, cycle de mélodies d’après les poèmes de soldats australiens de la Première Guerre mondiale. Plus récemment, entouré de solistes de l’OSR, il a créé un arrangement de Dichterliebe pour baryton et quintette à cordes. Parmi ses projets, il va participer dans les chœurs pour la création suisse de Saint François d’Assise de Messiaen au Grand Théâtre de Genève en avril 2024.

Depuis la Saison 1999-2000, Richard Cole est rédacteur des programmes analytiques de l’Orchestre de la Suisse Romande.

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